Ces amitiés qui évoluent
Il y a des amitiés qui évoluent et grandissent, des amitiés qui changent, mais qui s’embellissent. Aujourd’hui, j’ai envie de rendre un petit hommage à mes précieuses, à mes cinq amies qui sont là depuis le CÉGEP. Ce petit groupe qu’on s’est créé est, pour moi, un si bel exemple que la vie met souvent sur notre chemin les bonnes personnes pour les bonnes raisons.
J’ai rencontré ces amies durant mes études collégiales. Nous étions toutes dans le même programme et je crois bien que c’est notre petit (gros) côté perfectionniste qui nous a d’abord rassemblées! Il faut l’avouer, quand tu trouves des gens avec qui les travaux d’équipe sont efficaces, tu ne les laisses pas aller! De fil en aiguille, de fin de session en fin de session, on a cheminé ensemble. On a grandi, on a vieilli, on a trinqué, on a voyagé. Les années passent et je suis fascinée quand je regarde en arrière pour remonter dans nos souvenirs communs. Des retours aux études, des peines d’amour, des achats de maison, des grossesses, des deuils, des nouveaux emplois… Dans les beaux comme les moins beaux moments, je sais que je peux compter sur elles.
Je crois que ce que j’apprécie le plus de notre relation, c’est de nous savoir toutes les 6 si semblables, mais différentes à la fois. Ce n’est pas comme une gang d’amis qui se forme à l’école primaire ou secondaire avec des gens qui sont dans ta classe. Il me semble que lorsque j’étais enfant, le simple fait d’habiter sur la même rue était un élément assez fort pour développer une amitié. Là, ce sont six adultes qui se sont rencontrées. Six femmes d’âges différents (sauf les soeurs jumelles!), qui avaient toutes un bagage différent. Je suis le bébé, la plus jeune, celle qui arrivait directement du secondaire. De leur côté, elles faisaient des retours aux études, des réorientations de carrière, des changements de programme. Nos trois années d’école ensemble ont été les premières mailles dans l’amitié qu’on s’est tricotée. Bien au-delà de nos travaux d’équipe, de nos séances d’études et de nos fins de sessions stressantes, ce sont nos valeurs communes qui nous ont réunies. On a fait le choix de rester dans la vie les unes des autres.
Je crois que ça peut être difficile de gérer une amitié d’adulte, parce que le quotidien roule tellement vite avec toutes les responsabilités. Avec le travail, la famille, le couple, il faut souvent redéfinir nos priorités et il peut arriver que certaines relations d’amitié soient fragilisées. Je nous ai vues nous éloigner à certains moments, mais jamais complètement. En fait, notre parcours est parsemé de moments où les liens ont été plus forts entre certaines d’entre nous. Ma relation est particulière avec chacune de mes cinq amies et nous formons un tout assez incroyable. Je trouve ça beau qu’on se donne le droit d’être plus proche de certaines, sans que les autres se sentent moins aimées. Le respect, la bienveillance, l’entraide ; c’est ce que je ressens auprès d’elles.
Pour prendre soin de nous toutes et ne pas perdre le fil de nos vies à travers la routine, on s’est mis des moyens en place :
On a créé un groupe Facebook pour s’envoyer des photos et jaser. C’est bien pratique, surtout quand on organise des activités. Un petit sondage pour trouver la date et le tour est joué!
Depuis quelques mois, on s’écrit une fois par semaine pour se donner des nouvelles. L’une d’entre nous commence par créer une publication sur le groupe et les autres commentent. On prend le temps de lire les messages des autres et d’y répondre. On ajoute aussi une photo représentative de la semaine. Ça fait beaucoup de bien de garder le contact comme ça, puisque depuis le début de la pandémie on a encore moins la chance de se voir.
Chaque fois qu’on se voit, on fait un tour de table. Ça nous permet d’avoir chacune un petit moment pour partager.
Bref, on tente de créer des occasions pour se parler et se voir, sans se mettre de pression. La vie est trop intense pour se fâcher les unes contre les autres.
À travers nos expériences personnelles et professionnelles, notre amitié continue de fleurir. Mon enfant a la chance d’avoir des taties en or et je suis privilégiée de pouvoir compter sur elles. Mes précieuses, je suis fière des grandes personnes qu’on continue de devenir.
Josianne xx